Edito des Jeunes Communistes des Bouches-du-Rhône pour mai 2022
- Le 01/05/2022
- Dans Luttes
1er Mai 2022, un premier Mai de guerre, de misère et de colères ! Nous voilà rassemblés pour la première fois dans ce nouveau quinquennat, seulement 7 jours après l’élection du nouveau président de la république.
Et pourtant, les sujets d’affrontement sont déjà nombreux. Le projet de retraite à 65 ans, la suppression des cotisations sociales, les attaques continues sur le droit du travail, les services publics et les fonctionnaires, la liste est longue. Quoi qu’il arrive, nous les jeunes, sommes frappés de plein fouet.
Alors que le chômage réel, bien différent des chiffres trafiqués par les radiations, explose dans la jeunesse, l’allongement du départ à la retraite va encore le faire augmenter ! Comme si ce n’était pas assez, Bruno Le Maire parle régulièrement d’augmenter le temps de travail hebdomadaire à 40h voire plus.
Cela nous montre bien que du travail il y en a, mais qu’eux ne sont simplement pas prêts à nous payer à notre juste valeur, qu’ils préfèrent nous exploiter au maximum en payant le minimum, quitte à nous tuer à la tâche.
Et pour cause : la France a été récemment sacrée championne d’Europe des morts au travail. Parmi eux, combien d’apprentis, d’intérimaires et autres contrats précaires auxquels la jeunesse semble vouée ?
Comme cela ne suffit jamais pour les capitalistes, Macron a récemment mis en débat l’idée d’un apprentissage à 12 ans. Ce qui reviens à envoyer nos petits frères et nos petites sœurs au travail quand elles devraient profiter des salles de cours et des récréations en paix.
Mais la paix n’est pas non plus le programme du quinquennat qui viens. Non seulement la guerre en Ukraine continue, mais aussi la participation de la France à l’UE, l’OTAN, aux interventions au Yémen, le soutien à la colonisation de la Palestine et le redéploiement de la Françafrique sont des projets établis du gouvernement.
Par mille moyens, ils veulent nous embrigader dans leurs guerres. Dans les salons de recrutement, dans les lycées, on trouve des stands de l’armée. Aix-Marseille Université, soi-disant «socialement engagée», a signé un accord de coopération avec l’armée. Tout ceci comme cache misère de l’absence de moyens publics pour un service public de qualité, et comme réponse militariste au problème du chômage.
Pour cela ils voudraient que nous travaillons toujours plus gratuitement. En forçant une classe d’âge, via le Service National Universel, à deux semaines de travail gratuit soit 40.000 équivalents temps plein «donnés à la Nation». Mais aussi avec les nouveaux Contrats d’Engagements Jeunes, «gratifiés» 500€ par mois en échange de 20h ou plus d’accompagnement intensif. Comprendre : stages et immersions en entreprise non rémunérés, formations bidons, contrôle social et répression.
On en viendrait presque à croire que l’école, déjà massacrée dans tous ses aspects par le quinquennat précédent, serait la seule épargnée dans les annonces. Mais la photographie récente de Jean Michel Blanquer avec le collectif Némésis, groupuscule d’extrême droite, laisse un doute raisonnable sur la question…
Alors ? Il est clair que l’ennemi de classe va de nouveau passer à l’offensive. Il est clair également que le rapport de force est en sa faveur.
Nous sommes au sein d’une phase préparatoire. Les législatives qui viennent seront l’occasion pour la bourgeoisie de régler ses conflits internes et de déterminer plus précisément son plan d’action. L’idée de cohabitation peut d’ailleurs faire partie de son plan, afin de neutraliser l’action des travailleurs.
C’est un temps que nous pouvons mettre à profit pour nous organiser, pour économiser, constituer des caisses de grève, créer des liens, car la lutte va reprendre très rapidement, et sera implacable. Classe contre classe, c’est aussi le mot d’ordre de la bourgeoisie et des monopoles, qui l’appliquent contre nous. A nous d’en tirer les conclusions, et de nous organiser.
2022 1er Mai impérialisme guerre CGT