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Face à la montée du fascisme au Brésil et à la social-démocratie qui en est à l'origine : unité des travailleurs contre les monopoles capitalistes !

Le 28 octobre aura lieu le second tour des élections présidentielles au Brésil. Le grand favori est Jair Bolsonaro le candidat de l'extrême droite brésilienne, qui a manqué l'élection dès le premier tour de peu avec 46,03% des voix.

Les principaux soutiens de Jais Bolsonaro sont la police militaire, les églises évangélistes (finançant des milices fascistes comme les "Gladiateurs de l'Autel" et porte- voix de l'impérialisme US dans le pays) et le secteur de l'agro-industrie. A ces soutiens, l'ont rejoint les principaux secteurs industriels, regroupés au sein de l'Association du commerce extérieur du Brésil. Si Bolsonaro n'était à présent pas le premier choix de la bourgeoisie brésilienne, pas assez maléable à son goût, il est à présent son candidat officiel.
Jais Bolsonaro n'est pas seulement réactionnaire de par ses opinions anticommunistes, ultra-libérales, misogynes, racistes, LGBTphobes...mais profondément fasciste: son programme est un programme de guerre civile contre le prolétariat brésilien et les couches populaires.

Bolsonaro a ainsi fait le serment de laisser "carte blanche" à la police militaire pour "nettoyer" les favelas, d'armer les grands propriétaires terriens contre les paysans sans- terres, de supprimer tous les programmes sociaux instaurés par le Parti des Travailleurs (PT) et d'opérer des privatisations massives. Il fait aussi l'éloge constante de la junte militaire fasciste installé par les Etats-Unis en 1964, à laquelle il a directement participé en tant qu'officier. Plus grave encore, il se propose ni plus ni moins que d'écraser toutes les organisations ouvrières et populaires brésiliennes en déclarant "Ils seront bannis de notre pays. Ce sera une purge comme jamais le Brésil n'en a connue" à propos des militants ouvriers.


Il est important de souligner qu'après la chute de la junte militaire en 1985, l'Etat brésilien n'a jamais été purgé de ses éléments criminels. Le Brésil ne peut pas être considéré comme une démocratie bourgeoise traditionnelle, d'autant plus que la police militaire n'a jamais cessé ces exactions contre les prolétaires des favelas et les militants ouvriers: ainsi, le 14 Mars 2018, a été assassinée Marielle Franco, conseillère municipale du Parti Socialisme et Liberté (scission de gauche du PT, proche du Parti Communiste Brésilien) de Rio de Janeiro après qu'elle ait dénoncé les crimes de la police militaire.

Les élections qui se déroulent n'ont rien de démocratiques, même dans le sens bourgeois du terme: le favori et ancien président du Brésil, Lula Da Silva, est en prison, des millions d'électeurs pauvres ont été arbitrairement radiés des listes électorales. Le pays sort de plus de deux années d'intérim, suite à la destitution illégale de Dilma Roussef en 2016, de l'utltra-corrompu Michel Temer. Celui-ci n'a cessé d'attaquer les travailleurs brésiliens par de véritables saignées budgétaires, par la casse complète du droit du travail. Les protestations populaires ont toutes été violemment réprimées.

Le PT, parti de Da Silva et de Roussef, s'est distingué par sa grande passivité: non seulement celui-ci n'a pas remis en cause les intérêts de la bourgeoisie brésilienne, y compris compradore, lorsqu'il était au pouvoir et a même initié des politiques d'austérité à partir de 2014; mais il est resté l'arme au pied pendant que la colère explosait un peu partout après avoir été chassé du pouvoir. Il a refusé toute confrontation avec l'Etat bourgeois, avant et après la destitution de Dilma Roussef, entraînant avec lui les directions de la CUT et de la CGTB. Sous la pression de la base, celles-ci ont tout de même du organiser des journées de grève générale, particulièrement suivies... mais sans qu'aucun plan de bataille ne soit fixé.


Et alors que le PT poussait Lula à se rendre, alors que la classe ouvrière se préparait à défendre celui qu'elle estime toujours être le représentant de ses intérêts, il préparait la candidature d'un parfait inconnu, Fernando Haddad, qui ne cesse de multiplier les gestes rassurants vis à vis des monopoles brésiliens, envisageant même une alliance avec les partis ayant contribué à la chute de Dilma Roussef. Non seulement le PT a continué à enfermer la lutte des classes dans le jeu institutionnel de la bourgeoisie, mais a reconnu la légitimité de ces élections bidons.
La responsabilité de la social-démocratie est donc immense dans la fascisation actuelle du Brésil: le PT a contribué à désorienter les masses et à jeter dans les bras du fascisme une partie d'entre elles, attirées par le discours démagogique de Bolsonaro. Rien ne dit que celle-ci pourra être enrayée par Fernando Haddad, s'il est élu. D'autant plus que plusieurs généraux ont affirmés être prêt à un coup d'Etat si ce dernier battait Bolsonaro.

C'est pour cela que le Parti Communiste Brésilien, si à l'instar de tout les partis et organisations de la classe ouvrière, appelle à voter pour le candidat du PT au second tour, tout en refusant une alliance électorale avec lui (contrairement au Parti Communiste du Brésil- PCdoB) , il appelle également toutes les forces ouvrières, paysannes, démocratiques et anti-impérialistes à se regrouper au sein d'un front uni ouvrier et paysan:


"Pour le PCB, la lutte antifasciste ne s’arrêtera pas après les élections. Il est fondamental de vaincre Bolsonaro aux urnes, de défendre les libertés démocratiques et de renforcer le pouvoir populaire pour faire face aux attaques qui vont venir. Il faudra poursuivre la lutte pour l'abrogation de toutes les contre-réformes du gouvernement Temer : la réforme du travail, la loi sur l'externalisation, la réforme de l'enseignement secondaire, la loi sur le plafonnement des dépenses, les privatisations, etc. Nous continuerons à lutter pour la défense de Petrobras en tant qu'entreprise d'État 100% publique et du pré-sal, contre la réforme de la sécurité sociale, pour l'expansion des droits politiques et sociaux et pour un programme qui sert les intérêts populaires, traçant la voie à la rupture avec le capitalisme et à la construction du socialisme.

7 octobre 2018,
Comité Central du PCB"


Si voter Haddad est nécessaire pour la survie des organisations ouvrières et populaires brésiliennes, cela ne signifie pas pour le prolétariat brésilien de se battre sous la bannière de la démocratie bourgeoise!

COMBATTRE LE FASCISME AU BRÉSIL, C'EST COMBATTRE L'ETAT BOURGEOIS ET LES MONOPOLES CAPITALISTES !
COMBATTRE LE FASCISME AU BRÉSIL, C'EST LUTTER POUR LA RÉVOLUTION SOCIALISTE ET LE POUVOIR OUVRIER - PAYSAN !

La Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône s'engage à se tenir aux côtés de tous les militants ouvriers, paysans et révolutionnaires du Brésil qui luttent contre le fascisme et l'impérialisme, et en particulier ceux du Parti Communiste Brésilien.

 

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