Solidarité de classe avec les travailleurs de la santé !

La liste des attaques est longue. Mais aujourd’hui, à en écouter nos dirigeants politiques, ce serait à cause de nous, les travailleurs, « pas assez responsables », « inconscients », que l’épidémie du Covid-19 se répand à une vitesse exponentielle. Paradoxalement, ces mêmes dirigeants exhortent de se rendre au travail tous ceux dont le télétravail n’est pas possible, que leur entreprise soit nécessaire ou non en ces temps de crise ; ainsi, des milliers d’ouvriers, de livreurs, de cheminots et conducteurs de bus, métro, tramways, sortent chaque jour pour se rendre sur leur lieu de travail, prenant le risque d’être infectés, dans le seul intérêt de leurs patrons. Nous ne pouvons que souligner le courage de ceux qui se mettent en grève ou exercent leur droit de retrait, malgré les discours culpabilisants du gouvernement et des patrons (qui mettent déjà une possible « récession » à venir sur le dos des travailleurs) et l’incertitude des conséquences pour leur emploi, au lendemain de cette crise.

Mais c’est Macron lui-même qui l’a dit, « Nous sommes en guerre ». Effectivement, nous sommes en guerre, et cela n’a rien de nouveau. Nous, travailleurs, sommes engagés dans une lutte à mort avec nos exploiteurs ; nous, travailleurs, payons aujourd’hui plus encore qu’hier la dégradation des services publics et la destruction du Code du Travail de nos vies et de celles de nos proches ; nous sommes en guerre contre les capitalistes et les gouvernements bourgeois qui travaillent pour eux, en France et dans le monde.  

Macron a maintenant appelé tous les français à se joindre aux applaudissements de 20H. C'est pour tenter de s'approprier l'élan spontané de solidarité avec le personnel soignant qui se manifeste dans le peuple. C'est d'une hypocrisie sans borne, de la part du représentant actuel de ceux qui détruisent l'hôpital public et la sécurité sociale depuis des décennies, qui ont placé le personnel soignant dans une surcharge totale de travail, un manque de moyens généralisés, puis les ont gazés et matraqués lorsqu'ils ont exprimé leurs revendications !

Macron, et à travers lui tout le gouvernement et le patronat, laissent en première ligne le personnel soignant, avec des moyens ridicules face aux enjeux actuels. Nous ne pouvons que souligner l’ironie, le scandale, de voir le matériel rutilant et sans cesse renouvelé des CRS et de la police lorsqu’il s’agit de réprimer les travailleurs en lutte, en comparaison du peu de moyens alloué à ceux dont le travail est de soigner et de protéger la vie de ces mêmes travailleurs.

Le fait que le camp d'en face tente de s'approprier ces applaudissement doit également nous montrer leur limite. Dire merci, c'est reconnaître l'héroïsme dont fait preuve une partie de notre classe, seule dans la lutte contre l'épidémie, que les capitalistes ont déserté dans leur quête de profits. Ce ressenti, nous sommes nombreux à l'avoir, mais il ne peux suffir. Le gouvernement cherche ce que tous les gouvernements ont fait, lors de toutes les guerres : distribuer des médailles et créer des héros, parce que les héros meurent et ne revendiquent pas. Les héros ne dénonçent pas les heures supplémentaires impayées, l'absence de protection, le manque de personnel et de moyens, la précarité généralisée. Les héros ne pointent pas du doigt les capitalistes comme les responsables de la crise, ils se battent contre leur sort, s'en remettent à la fatalité et se sacrifient.

Aujourd'hui nous ne pouvons pas applaudir passivement. Nous devons dire que nos héros sont ceux de la guerre de classe ! Le soutien dont le personnel hospitalier a besoin est un soutien dans la lutte, pour leur protection, pour leurs conditions de travail. Mais aussi un soutien dans la lutte générale contre l'épidémie, pour la fermeture de toutes les entreprises non-vitales. Pour le maintien de tous les revenus et la lutte contre la spéculation.

Nous devons montrer que nous, les travailleurs, sommes les plus nombreux. Nous devons exprimer non pas une vague admiration face aux soignants, mais une solidarité de classe. Nous devons dénoncer et non encourager le sacrifice de ces travailleurs, qui devraient être protégés, qui devraient être équipés, qui devraient être préparés à ce qui arrive aujourd’hui – comme c’est le cas le à Cuba, dont de nombreux médecins ont été envoyés en Lombardie pour pallier aux manques d’un système de santé détruit, inefficace, voire dangereux. Cuba dont la recherche médicale est la plus avancée du monde. Nous devons montrer que nous sommes déterminés à ne pas laisser s’en sortir indemnes ceux qui nous jettent en pâture pour leur propre profit, pour leur propre confort. Nous ne pouvons et ne devons pas rester muets. Les militants politiques communistes et les syndicalistes organisés au sein des syndicats de lutte comme la CGT doivent continuer – et c’est ce que nous faisons – avec les moyens du bord, de se mobiliser, de s’exprimer, de dénoncer et mettre en échec les pratiques abjectes de nos dirigeants au service de la classe capitaliste.

    Nous devons continuer de lutter, quels que soient nos moyens, quelles que soient les conditions dans lesquelles nous sommes.
    Non à la casse de l’hôpital public ! Non à la casse de la Sécurité sociale !
    Reprenons ce qui est nôtre, détruisons le capitalisme !!