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Le fascisme, c'est le capitalisme en crise : renversons-le !

A l'issue de la manifestation contre le fascisme du 17 juin, la Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône a prononcé un discours devant la population aixoise à La Rotonde en réaction aux agressions fascistes à l'encontre de nos camarades lors du rassemblement du 1er juin. Voici la prise de parole retranscrite :

Nous sommes rassemblés en réaction à une agression, qui s’est produite ici même il y a deux semaines.

Alors qu’une manifestation initiée par la Jeunesse Communiste aux côtés d’autres organisations de jeunesse se terminait, des militants fascistes, royalistes ou néo-nazis ont attaqué le cortège.

C’était une offensive planifiée, organisée en commun par divers groupes à qui nous ne ferons pas l’honneur de les nommer.  Une attaque qui s’est déroulée sous les yeux de la police, qui comme à son habitude n’a pas levé le petit doigt pour l’empêcher.

Une attaque qui ciblait qui ? Qui ciblait les militants et les organisations de jeunesse d’Aix-en-Provence qui ont lutté contre la réforme des retraites, dans les lycées et les universités, dans les CFA, aux côtés des travailleurs.

Ces mêmes attaques avaient déjà ciblé d’autres militants, dont nombre d’entre eux faisant partie de la jeunesse communiste. Non seulement les fascistes ont tenté d’empêcher la lutte, mais ils ont aussi voulu attaquer la solidarité, lorsqu’en pleine crise et en pleine explosion du coût de la vie les organisations étudiantes ont commencé à tenir des distributions alimentaires.

Mais nous savons que les militants ne sont pas les seuls ciblés. En réalité ils s’attaquent à tous ceux qui leur semblent différent, à cause de leurs origines réelles ou prétendues, de leur couleur de peau, leur religion, leur sexe ou leur orientation sexuelle.

On ne compte plus à Aix-en-Provence les soirées qui frôlent le drame à cause de ces groupes, à cause de l’impunité dans laquelle ils agissent. Non seulement la Mairie ne fait rien pour fermer leurs locaux et lieux de rassemblement, mais une partie du patronat local les finance également.

Nous sommes présents aujourd’hui pour en finir avec l’impunité, pour exiger la dissolution des organisations fascistes et la condamnation de leurs membres !

Pour autant, nous refusons d’arrêter ici cette question.

Nous ne serions que des inconscients, des pions de l'échiquier électoral si notre mobilisation contre le fascisme s’arrêtait à la question de ces quelques groupuscules.

Car derrière eux, on trouve évidemment des partis comme le Rassemblement National ou Reconquête, qui ont une utilité immense à la bourgeoisie afin de droitiser tous les débats, ainsi que de servir de repoussoir à l’aide duquel faire élire n’importe quel candidat.

Ce mécanisme nous le voyons, et tout comme nous n’avons appelé à voter Macron ni en 2017 ni en 2022, nous réitérons en affirmant que nous refuserons toujours d’accompagner les soi-disant “barrage au fascisme”, qui ne font que nous livrer aux candidats de la bourgeoisie.

Déjà en ce moment nous voyons leurs grosses ficelles, nous voyons comment les média possédés par les milliardaires mettent en première page les faits divers les plus atroces pour exciter la haine de l’autre, pour fournir une caisse de résonance aux discours haineux des partis de la haine.

Car le fascisme, c’est avant tout la forme vers laquelle s’oriente le capitalisme en temps de crise.

L’internationale Communiste l’avait ainsi défini, “la dictature terroriste des éléments les plus réactionnaires et les plus impérialistes du capital financier”.

Sans chercher ici à en donner une définition actualisée, comment ne pas parler du contexte de crise du capitalisme qui dure depuis des décennies ?

Depuis la contre révolution en URSS, malgré quelques discours sur la prétendue fin de l’histoire, fin de la lutte des classes, nous avons subi une régression sur tous les aspects : sociaux, économiques, sociétaux, internationaux. Une suite de réformes, de guerres, une augmentation du chômage, de la misère, du coût de la vie, et l’excitation du nationalisme, du sexisme et du racisme, etc.

Actuellement, nous sortons d’un mouvement social fort, avec des racines profondes, qui n’a rencontré qu’une opposition brutale, un mépris de classe et même la rupture des propres règles de la bourgeoisie.

Comment parler autrement des réquisitions des grévistes dans le privé ? Des arrestations à domicile des responsables syndicaux ? De l’usage à répétition des 49.3, 44.3 et autres articles jusque-là inconnus de notre constitution ? De la répression démesurée à Sainte Soline, dans les manifestations, contre la jeunesse ?

Comment ne pas parler des grévistes de Vertbaudet, dont le délégué syndical CGT a été frappé, enlevé par des individus cagoulés, puis relâché en rase campagne ? Des grévistes qui ont tenu bon contre les assauts terroristes du pouvoir et qui ont arraché satisfaction de leurs revendications !

Comment aussi oublier de dire que le jour même de l’attaque de la manifestation aixoise, les AED en lutte au lycée Victor Hugo de Marseille ont été arrêté par la police sur ordres. C’était peut être dans l’espoir de casser le moral de ceux qui luttent, cela ne fera que renforcer leur détermination à plus que jamais ne rien céder au patronat.

Et bien entendu, les lois sécuritaires et racistes s’empilent : après l’Etat d’urgence, les lois sécurité globales, 4D, immigration, maintenant la loi Darmanin, demain une nouvelle loi qui donnera plus de pouvoirs à la police, moins au peuple et qui creusera la séparation entre les différentes catégories d’exploités que la bourgeoisie s’évertue de créer.

Voilà la marche en cours dans notre pays, mise en œuvre par celui-là même qui en a appelé à un vote antifasciste pour se faire élire.

Partout en Europe, le fascisme gagne du terrain. La commission européenne non seulement ne lui oppose pas de résistance, mais elle se préoccupe par ailleurs de passer résolution sur résolution pour condamner les communistes, les associer au nazisme et interdire nos symboles.

Une opération de réécriture de l’histoire est en place, afin de faire passer les pires collaborateurs comme des héros nationaux, et d’effacer la résistance ouvrière et communiste de l’Histoire.

C’est grâce à ce contexte que Meloni a pu accéder au pouvoir en Italie. Et ce n’est pas pour rien.

La montée actuelle du fascisme, outre son aspect “intérieur”, est également en lien avec la préparation de la guerre impérialiste.

Déjà en Ukraine, la guerre est menée par un gouvernement ayant intégré les milices ouvertement néo-nazies au sein de l’appareil d’Etat. Tout cela au service d’une guerre purement de pillage, pour les intérêts de Total et de la CMA-CGM.

Ne soyons pas naïfs, ne cédons pas aux appels à une prétendue solidarité, qui voudrait, en instrumentalisant l’aide internationale, faire passer une guerre pour un opération humanitaire.

Ne cédons pas non plus aux logiques simplificatrices, n’oublions pas qu’en face de Total il y a Lukoil, Gazprom, que face aux nazis européens de Secteur Droits il y a la milice Wagner : n’oublions pas que les travailleurs n’ont aucun camp à choisir dans cette guerre, si ce n’est celui de la lutte contre leur propre classe dirigeante !

Et c’est pour préparer cette guerre généralisée, qui n’en est encore qu’à ses stades réduits, que constamment s’alterne la répression et les volontés d’engagement.

C’est pour ces raisons que le Service National Universel existe, que les organisations fascistes existent, que l’armée intensifie ses campagnes de recrutement dans les lycées et les CFA : pour récupérer les espoirs, les peurs et la colère de la jeunesse vis à vis de l’état du monde, et en faire une arme au service de l’impérialisme et de la réaction.

De façon opposée, c’est ce but qui est atteint par des réformes comme la Loi Darmanin, la réforme du RSA “France Travail” : créer par la contrainte des sous catégories de travailleurs, payés moins, traités comme des citoyens de seconde classe et maintenant par leur exemple le reste des travailleurs dans la paralysie, tout en leur donnant des cibles sur lesquelles décharger leur colère pourtant légitime, mais se trompant d’ennemi.

C’est pourquoi nous affirmons que la lutte contre le fascisme est indissociable de la lutte contre le système capitaliste dans son ensemble, et que nous refusons de la limiter à l’un ou l’autre de ses représentants.

C’est pourquoi nous affirmons, et l’histoire l’a montré, qu’aucun front électoral, aucun projet de gestion alternative du capitalisme ne permettra la défaite du fascisme.

La seule force qui peut faire reculer et détruire le fascisme, c’est la même force qui peut en finir avec le système d’exploitation capitaliste, c’est notre classe !

Ce qui peut nous rassembler, ce ne sont pas des questions d’identité subjectives et forcément excluantes, mais notre condition d’exploités, qui nous donne à tous un intérêt commun, à même de nous faire accepter et dépasser nos différences.

De même, ce qui peut faire aujourd’hui reculer les groupes fascistes, qui peut nous donner cette force et ce pouvoir, c’est le nombre et l’organisation.

C’est pourquoi nous lançons l’appel à tous les jeunes qui l’entendent : organise ta colère ! Refuse le système qui ne te donne aucun avenir, organise-toi pour prendre en main ton destin de façon consciente, pour lutter et vivre, et par la lutte nous isolerons les fascistes partout !

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