Revolution

Déclaration de voeux de la Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône

  • Le 01/02/2022

Déclaration de voeux 2022 de la Jeunesse Communiste des Bouches du Rhône. Discours prononcé le 29 janvier à l'occasion de la cérémonie de voeux des jeunes communistes s'étant déroulée à leur local de Marseille, au 26 rue d'Isoard.

Chers amis, chers camarades,

La Jeunesse Communiste des Bouches du Rhône vous adresse ses meilleurs vœux pour l’année 2022.

Nous sommes heureux de pouvoir vous accueillir ici cette année, malgré les conditions sanitaires actuelles, dans un lieu ouvert aux membres et amis de la Jeunesse Communiste, ouvert aussi à tous les jeunes, tous les travailleurs qui souhaitent organiser leur colère et lutter contre le pouvoir des capitalistes, ou simplement rompre avec l’isolement.

Mais nous sommes aussi dans un lieu fermé : fermé aux contrôles de police, fermé à la réaction grandissante, fermé à la mentalité du chacun pour soi agitée en permanence par les propagandistes au service du capital.

Dans une période d’offensive intense des capitalistes contre la classe ouvrière sur toute la planète, nous retrouver aujourd’hui constitue une étape importante pour sauvegarder l’esprit militant et la position de classe, qui constituent ensemble la seule boussole politique pour tenir dans la lutte.

A l’heure où de nouveaux pics sont atteints dans l’épidémie de covid, le capitalisme nous a démontré une fois de plus qu’il est incapable de répondre aux besoins sociaux les plus élémentaires. Plutôt que de tout mettre en œuvre pour sauvegarder la santé collective, la bourgeoisie a cherché par tous les moyens à profiter de la crise sanitaire pour générer encore plus de profits.

Partout dans le monde les milliards s’additionnent sur le dos des peuples, alors que plus de 5 millions de personnes sont déjà mortes à cause de l’épidémie. Ce sont souvent les plus fragiles au sein de notre société qui au lieu d’être protégés, sont livrés à eux-mêmes, tandis que les capitalistes profitent de la période pour remettre en cause nos droits, nos emplois, nos salaires.

Ils nous disent que nous sommes dans le même bateau afin de faire passer leurs mensonges mais c’est bien le peuple, les travailleurs, qui portent le plus lourd fardeau ! C’est la réalité prédatrice du système capitaliste qui est mise à nu, qui démontre une fois de plus qu’il ne peut pas exister de capitalisme à visage humain et que le seul avenir pour les peuples est dans la lutte résolue pour la destruction définitive de ce système.

Leur « union nationale » parodie des discours militaires du siècle dernier, recrée une situation où les travailleurs subissent en première ligne les dangers pour le compte des profits impérialistes. Comment oublier en effet les fermetures de lits poursuivies en 2020 et 2021, la mainmise des laboratoires privés et du système de brevet sur les vaccins qui les empêchent d’être distribués de manière gratuite et ouverte dans le monde entier ?

La responsabilité des impérialistes dans l’ampleur de la crise actuelle est immense et doit être mesurée au moment où le système de santé est potentiellement susceptible de s’effondrer. La division qui est orchestrée au sein du peuple ne passera pas, car nous nous souviendrons que les premiers responsables sont les bourgeois qui ont continué à faire tourner leur machine, envoyant des gens au travail sans protection au mépris de leur santé, à leur gouvernement qui a caché ce qu’il savait sur l’épidémie dès janvier 2020, à la gestion sanitaire orchestrée uniquement pour préserver le profit et contenir la colère sociale.

Cette politique a donné les résultats attendus : la classe bourgeoise a multiplié les profits sur l’épidémie et profité de la situation exceptionnelle pour faire passer ses projets antisociaux, restructurer l’organisation du travail, jeté des centaines de milliers de travailleurs au chômage, amener plus de 10 millions de travailleurs sous le seuil de pauvreté rien qu’en France, etc.

Toute l’absurdité fabriquée ces derniers temps ne doit pas masquer la gravité de la situation, qui ne fait qu’empirer. Car à la crise sanitaire qui ne semble toujours pas prête de se terminer, s’ajoute la crise économique et politique du système capitaliste mondial, qui chaque semaine semble s’enfoncer plus profondément. Les restructurations des grandes entreprises, la crise des matières premières, les échéances de remboursement des emprunts massivement accordés aux petites entreprises, la soi-disant « pénurie de main d’œuvre » causée par la désorganisation économique liée à la crise sanitaire et aux bas-salaires, … Tout cela ne peut agir ensemble que comme une bombe à retardement !

La seule réelle solution vers laquelle les impérialistes pointent est un conflit généralisé entre les puissances impérialistes telles que les USA, la Chine, la Russie et bien entendu la France, l’Allemagne et le reste de l’UE et de l’OTAN.

L’UE et l’OTAN continuent leurs manœuvres bellicistes en Europe de l’Est, notamment en Ukraine, les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques maintiennent la pression sur la Chine ; provoquant une escalade militaire de plus en plus dangereuse pour les peuples.

Mais cette solution ne manquera pas d’aggraver encore plus les contradictions entre pays impérialistes, tout autant qu’à l’intérieur de chaque pays.

Dans cette ambiance de réarmement et de préparatifs de guerre facilitée par les mesures d’exception arbitraires et la stupeur provoquée par la crise, notre seul repère est le critère de classe. Peu importe les justifications avancées par les impérialistes, par leurs médias, par leurs politiciens, les conflits militaires seront la prolongation de conflits économiques et sociaux : à la fois un moyen de redistribuer les cartes entre les plus grands bourgeois de la planète, et un outil pour aggraver l’offensive contre les droits des travailleurs sur le plan intérieur.

Ne soyons pas non plus dupes, les impérialistes chercheront par tous les moyens à nous embrigader dans leur guerre, à nous faire choisir un camp ou un autre, qu’il soit peint « en bleu » ou « en rouge » !

La profondeur de la crise dans laquelle nous entrons n’autorise plus l’immobilisme : si nous ne trouvons pas les voies de la riposte générale, une période de réaction sans précédent peut s’abattre !

A nous, la jeunesse, le seul avenir que le capitalisme propose est fait de guerre, de misère, d’exploitation et de réaction sous toutes ses formes. Cela, nous le refusons et proposons à tous les jeunes de prendre en main leur destin et de lutter aux côtés du reste des travailleurs pour la seule alternative viable, le socialisme-communisme.

Déjà en janvier les luttes se sont multipliées : en Guadeloupe, où les travailleurs avec leur syndicats UGTG luttent contre la vie chère et l’obligation vaccinale, en Inde, où une victoire historique a été remportée par des centaines de millions d’ouvriers et de paysans en lutte depuis plus d’un an, avec l’appui décisif du Parti communiste d’Inde (marxiste) et des syndicats de classe, au Kazakhstan où les travailleurs du secteur pétrolier ont ouvert à la voie à une large offensive populaire, malheureusement réprimée dans le sang par la bourgeoisie avec la bénédiction des impérialistes.

En France aussi notre classe a été à l’offensive.

Les travailleurs de la santé, du médico-social, de l’action sociale, étaient en grève à l’appel de la CGT. Ils dénonçaient le délabrement du système de santé publique, la privatisation rampante dont ils font l’objet ayant pour résultat mauvais salaires, mauvaises conditions de travail, mauvais service pour les usagers transformés en clients.

Des grèves se déroulent dans le secteur éducatif, pointant du doigt non seulement les protocoles sanitaires absurdes mais au fond le manque de moyens chronique dans un service public laissé à l’abandon, sabordé pour mieux précipiter la privatisation.

Dans l’énergie, la grève était prévue pour le 25 afin de défendre les salaires, les emplois, les conditions de travail ainsi que le service public de l’énergie qui lui aussi est en train d’être dépecé.

Mais aussi dans plein d’entreprises comme Eaton, Air Liquide, à la SAM, au groupe Guerbet, bien entendu à la centrale de Gardanne, et dans combien d’entreprises encore, des grèves s’organisent pour protester contre les plans divers de fermeture, restructuration, licenciements, aggravation des conditions de travail, etc.

Non seulement nous pouvons constater que la colère est grande parmi notre classe, mais également réaffirmer le caractère intrinsèquement réactionnaire du capitalisme.

Il est absolument impossible d’humaniser le système capitaliste, qui est fondé sur l’exploitation de la force de travail, qui suppose l’existence du chômage, de la misère, qui développe les guerres, créé des millions de réfugiés, détruit la planète et nous précipite à travers ses crises incessantes dans toujours plus de réaction.

30 ans après la contre-révolution capitaliste en URSS, provoquée à la fois par les manigances des impérialistes et par des trahisons opportunistes au sein du mouvement communiste, la « fin de l’histoire » qui nous a été promise n’a pas eu lieu. Au contraire, le capitalisme régnant sans partage sur le monde a provoqué des guerres incessantes et de multiples crises économiques, humanitaires, militaires, sanitaires, etc. La seule promesse que nous pouvons croire de leur part, c’est que de nouvelles crises encore plus dévastatrices se préparent, si nous ne les arrêtons pas.

Nous vivons encore dans la période historique qui fait suite à la destruction de l’URSS, ayant frappé un coup immense sur l’idéal communiste de millions de travailleurs dans le monde entier. Pour ceux qui nous ont précédé, l’idéal a souvent été perdu avec son cortège de désillusions et de renoncement. Pour nous, la génération qui n’a connu que le capitalisme, c’est souvent l’absence d’idéal et le cynisme qui ont fait notre éducation. Mais cela aussi nous le refusons, car la nécessité historique ne manquera pas de conduire à nouveau les travailleurs à la victoire.

Malgré un rapport de force globalement négatif, la solution ne peut pas être de chercher par quelle accumulation de petites mesures il est possible d’améliorer notre situation, de la rendre moins pire, voir même de juste ralentir sa dégradation. Au contraire, c’est bien parce que la crise révèle le capitalisme dans toute son atrocité qu’il est plus que jamais temps d’affirmer que c’est un système historiquement périmé, voué à disparaitre dans le flot de ses propres contradictions, que la seule alternative est la société socialiste, le chemin vers le communisme, l’expropriation des exploiteurs, la dictature du prolétariat.

Ainsi, bien que la période puisse sembler particulièrement inquiétante, il est possible au contraire de voir que la crise multidimensionnelle qui se déroule en ce moment renferme son lot de possibilités révolutionnaires. L’expérience de plus de 100 ans du mouvement ouvrier et communiste international est là pour montrer que c’est bien dans ce genre de situations que le meilleur comme le pire peuvent se produire. Le peuple fera ses propres choix et ses propres expériences, mais le rôle des militants et particulièrement des communistes organisés ne doit pas être oublié.

C’est bien munis de cette perspective et de cet idéal que nous pouvons reconstruire une unité dans la lutte, une conscience de classe, un rapport de force et une organisation collective.

Car si nous luttons encore aujourd’hui, malgré des conditions qui s’empirent, c’est bien parce que nous croyons à notre futur et à la victoire. C’est la tâche dont les communistes se sont toujours acquittés, c’est celle que nous nous assignons en cette période.

Dans un pays où le mouvement communiste a été ravagé par les tournants opportunistes successifs, la question de la reconstruction est sur de nombreuses lèvres. Sans oublier que c’est avant tout la classe ouvrière elle-même qui sera l’élément moteur de cette reconstruction, notre organisation compte bien y jouer son rôle.

Pour cela la Jeunesse Communiste des Bouches du Rhône poursuivra son action pour aller au contact de la jeunesse, y diffuser l’esprit de lutte et d’organisation, d’alliance avec le reste des travailleurs et les organisations de classe et plus généralement à contribuer à l’émergence d’une nouvelle génération de militants communistes offerts au mouvement ouvrier français et international.

Camarades,

Toutes les crises montrent la violence du système capitaliste, qui n’est que celle d’un système à l’agonie.

Elles montrent que si notre génération veut un futur, elle doit détruire pour toujours ce système.

Soyons confiants dans l’avenir, car l’espoir est dans la lutte des peuples !

La révolution et le socialisme triompherons !

Bonne année 2022 à tous.

Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône international révolution reconstruction communiste