Inauguration du local de la Jeunesse Communiste des Bouches du Rhône

Notre organisation est fière d'avoir organisé l'inauguration de son nouveau local, situé 26 rue d'Isoard à Marseille, 1er.
Un évènement qui s'est déroulé au sein du week end contre la guerre et le fascisme qui a vu divers rassemblements, commémorations se tenir, avec la participation de camarades des Jeunes Communistes de Lyon, des Alpes Maritimes, de la Loire, du Bas Rhin, des camarades du journal Ligne Rouge ainsi que du Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF).

Ci desssous l'intervention de la JC 13 pour cette inauguration.

Mai8

Chers camarades,

Chers amis et proches de la Jeunesse Communiste

Merci à vous d’être venus si nombreux aujourd’hui pour cet évènement.

L’inauguration de ce local a une importance particulière dans la période. Tout comme la commémoration de la lutte des peuples contre la barbarie fasciste, tout comme le rassemblement de demain contre la guerre au Mali et le militarisme grandissant.

Tout cela fait partie d’un tout. Cela fait partie de l’organisation de la contre-attaque face à l’offensive totale que les capitalistes mènent contre les travailleurs et la jeunesse.

Sur la santé, l’éducation, l’emploi, les services publics, les droits sociaux, les libertés, la sécurité sociale : tous nos droits sont remis en cause. Et pour pallier la crise, ils mettent en place leur « plan de relance », soit 430 milliards de cadeaux supplémentaires au patronat, un « nouveau plan Marshall » organisé au niveau de l’Union Européenne, exigeant en échange la mise en place de la réforme des retraites que nous avons combattues en 2019, la réforme de l’assurance chômage, et la casse des services publics et de la protection sociale.

Le responsable de tout ça, c’est le système capitaliste lui-même. Aucune gestion, qu’elle soit de droite ou de gauche, même radicale, ne réglera les problèmes inhérents à ce système.

Il n’existera jamais de capitalisme à visage humain, rien n’effacera l’opposition frontale entre nos intérêts et ceux de la bourgeoisie. Le gouvernement nous sert pourtant ce discours. D’un côté « nous sommes en guerre », de l’autre « nous sommes tous dans le même bateau ».

La bourgeoisie s’est servie de la crise sanitaire pour avoir un nouvel argument massue, pour nous parler d’intérêt commun entre nous et elle. Soi-disant, le virus infecte tout le monde de la même manière. Mais dans les faits nous savons que suivant que l’on soit riche ou pauvre on n’est pas soigné pareil. Nous voyons les lois d’exception soi-disant sanitaires qui prévoient l’augmentation du temps de travail, les privatisations continuent, les licenciements se multiplient, le cout de la vie qui augmente…

Même en ce qui concerne la santé, nous avons vu comment les masques se sont arrachés au sein de l’Union Européenne jusque sur le tarmac des aéroports. Nous avons compté les lits supprimés pendant la pandémie et vu les coupes dans l’hôpital public se multiplier…

Malgré les insuffisances, les difficultés, les erreurs, notre organisation a tenu le cap. Dès mars 2020 nous avons dit : « le virus, c’est le capital ». Nous avons dit « pas d’union nationale avec les patrons ». Le 1er mai, nous étions parmi les seuls dans la rue pour manifester malgré les lois d’exception.

Notre mot d’ordre a été, plus que jamais : socialisme ou barbarie.

En effet c’est ce que cette crise démontre, une fois de plus. Ou bien la barbarie capitaliste. Ou bien le socialisme. Pas d’entre-deux.

Sur tous les plans, la crise actuelle révèle le caractère prédateur du capitalisme. Et personne ne s’y trompe. Malgré des conditions inédites les luttes se multiplient, parmi la jeunesse, parmi les travailleurs.

Quand les lycéens protestent contre le maintien du bac, c’est la question de leur avenir qu’ils posent. Un avenir dont ils sont de plus en plus manifestement privés, après une éducation sabotée pour les intérêts privés qui veulent faire de l’éducation un marché. Un avenir saboté aussi par un système entier qui n’a à offrir que le chômage ou la surexploitation comme perspective.

Quand les étudiants sont aux prises avec l’isolement, le décrochage et ses conséquences dramatiques, ils posent la question de l’espoir, qui ne viendra que dans la lutte, dans la conviction que nous n’avons de sauvetage à attendre que de nous-mêmes.

Quand les travailleurs et étudiants du spectacle, les privés d’emploi, les précaires se mobilisent contre la réforme de l’assurance chômage, occupent les théâtres, mais aussi quand dans l’industrie les travailleurs occupent leur lieu de travail comme à la centrale de Gardanne contre la fermeture, contre la délocalisation, ils répondent, qu’une autre voie est possible. Que si la classe bourgeoise détruit l’outil de travail lui-même pour assouvir ses profits, la classe ouvrière n’a pas besoin d’elle et peut gérer la société, peut prendre le pouvoir pour le compte de la majorité et l’exercer pour assurer la satisfaction des besoins sociaux.

Notre tâche, c’est donc d’être ce dont la jeunesse a besoin.

Une organisation s’adressant à elle pour dire que son avenir et l’espoir sont l’avenir et l’espoir des travailleurs, sont dans un monde socialiste.

Aujourd’hui nous pouvons produire pour garantir le droit à la santé, à l’éducation, au logement, aux sports, aux loisirs, aux arts et à la culture. Nous pouvons réorganiser l’économie pour détruire le chômage en la planifiant de manière scientifique et centralisée, et ainsi de travailler tous, travailler moins, travailler mieux, dans la dignité.

Nous pouvons aussi nous attaquer à la propagande abrutissante qui véhicule le racisme, le sexisme, la haine et la méfiance de l’autre pour au contraire promouvoir la solidarité et la fraternité réelles, assises sur l’égalité dans les droits et dans leur accès.

Nous pouvons démanteler le système colonial français qui perdure sous des formes différentes, et remplacer les relations d’oppression nationale par une coopération réellement fraternelle entre les peuples.

Nous pouvons en finir avec l’Union Européenne et l’OTAN, des instruments de la guerre et du fascisme modernes, et œuvrer contre la marche mondiale vers la guerre que nous font suivre les impérialistes.

Tout cela, ce sont nos besoins. Nous en avons besoin maintenant. Nous le savons et le capital le sait également.

Et pour cela il cherche à faire de son règne un horizon indépassable. Par tous les moyens, il veut nous empêcher d’envisager son renversement comme autre chose qu’un vieux rêve fou.

A travers cette logique il veut nous faire respecter son cadre. Nous faire négocier notre misère. Nous faire envisager le changement uniquement via ses institutions, ses élections, sa légalité. Là aussi la jeunesse a besoin de son organisation pour retrouver une voix propre, une voix dont nous sommes privés.

Aujourd’hui quel apprenti, quel jeune travailleur, quel chômeur peut sentir que sa voix compte ? La société dans laquelle nous vivons n’en à que faire. Elle sabote l’avenir des millions de jeunes. Aussi nous voulons être leur voix à tous.

Pour au lieu de demander un plan de relance pour la machine infernale du capitalisme : s’organiser pour la propriété sociale des entreprises et le contrôle des travailleurs.

Pour au lieu de demander le RSA pour les jeunes : exige le droit au travail et à la dignité, l’indemnisation de tous ceux qui sont privés d’emploi.

Pour au lieu d’un confinement « plus dur, plus strict, plus ferme » : exige le monopole public dans la santé, la fin des brevets, la fin des lois d’exceptions sanitaires.

Et contre le fascisme et la guerre, contre la répression dans les lycées, les CFA, les pôle emploi, les cafs, les universités et les entreprises, mais aussi dans la rue, dans les quartiers, les tribunaux, la jeunesse a besoin d’une organisation pour la lutte, pour se défendre et contre attaquer.

Contre l’agressivité toujours plus grande de l’OTAN, les exercices militaires à grande échelle simulant la guerre inter impérialistes avec la Russie et la Chine, les stands de recrutement de l’armée dans les lycées, l’élargissement du Service National Universel et les partenariats entre Aix Marseille Université et l’armée française. Pour mettre à bas l’impérialisme français en Afrique et obtenir en premier lieu la fin de l’opération Barkhane, la fermeture des bases militaires à l’étranger, du franc CFA, des pactes secrets néocoloniaux.

Cette organisation, c’est la Jeunesse Communiste. Nous avons derrière nous plus de 100 ans d’existence et une histoire de luttes héroïques et difficiles. Mais nous avons aussi l’histoire du revirement du mouvement ouvrier, de sa défaite temporaire à cause de sa propre faiblesse, de son propre réformisme.

Il y a un peu plus de 15 ans, nous n’existions quasiment plus. Puis nous nous sommes reconstruits à l’occasion des luttes dans la jeunesse, reconstruits pour engager la bataille pour nos intérêts, aux côtés des travailleurs et contre le capitalisme.

Pour cette raison, nous avons subi des attaques et des calomnies. Parce que nous avons toujours porté la confrontation politique face aux illusions réformistes, à la social-démocratie.

Aujourd’hui dans les bouches du rhône la jeunesse communiste est toujours à construire.

Ce local représente une étape importante dans cette reconstruction.

Pour donner un point d’appui à tous les jeunes qui partagent ce qui a précédé. Pour en faire un appui sur lequel reconstruire une jeunesse communiste dans la ville et le département, ayant la capacité de fédérer toutes les luttes, toutes les colères, tous les espoirs parmi la jeunesse.

Contre l’isolement, l’appauvrissement qui nous touche nous feront tout ce qui est en notre pouvoir pour être le lien qui perdure là où les autres se sont rompus. Pour rendre réalité notre slogan, « pas un jeune isolé » : ni face au désespoir, ni la précarité, dans son logement, dans ses études, sur son lieu de travail.

Mais aussi un point d’appui pour faire exister la Jeunesse Communiste partout où la jeunesse souffre et lutte. Car ce dont la Jeunesse a besoin c’est bien de pouvoir lutter, où qu’elle soit. Aujourd’hui sont présents des jeunes communistes de Marseille, d’Aix en Provence, mais aussi de Lyon, de Strasbourg, de Nice, de Saint-Etienne, (de Corse).

Nous sommes autant de militants, d’horizons divers, mais défendant les intérêts d’une seule classe, dans une seule direction. La lutte incessante pour notre émancipation, le refus de chercher un autre capitalisme, d’avaler les couleuvres politiques de la social-démocratie, de porter l’histoire du mouvement ouvrier et communiste, armés du marxisme-léninisme, voilà ce qui nous définit.

Dans notre pays, il n’y a pas de jeunesse communiste, mais il peut et il doit y en avoir une. Cette tâche est la nôtre, l’une de nos plus urgentes.

Mais bien sur nous ne pouvons pas être que la jeunesse. Ce ne sont pas que les jeunes qui paralyseront l’économie capitaliste, qui créeront la base du monde socialiste. Ce seront les travailleurs, quel que soit leur âge. Et tout comme la jeunesse a besoin de son organisation, les travailleurs aussi ont besoin de la leur.

Bien sûr pour l’instant nous sommes avec peu de perspectives, mais peu et rien, sont deux choses différentes. Ce local, nous voulons qu’il soit aussi un point d’appui pour tous les travailleurs qui se retrouvent dans ce que nous portons.

Une vraie maison pour tous les communistes voulant s’organiser et lutter pour la révolution et le socialisme-communisme.

Aussi camarades, c’est le sens que nous voulons donner à cette inauguration : comme un pas en avant pour la reconstruction de la Jeunesse Communiste, comme un pas en avant pour tous les communistes, pour notre classe dans sa lutte.

Ce pas est d’autant plus important que la réaction actuelle, les appels à la guerre civile raciale de la part d’anciens généraux et d’officiers en service, les demandes de dissolution de la CGT, les attaques des cortèges subies par nos camarades de la part d’auxiliaires fascistes de la police, les lois d’exceptions et racistes, la criminalisation du mouvement syndical et politique mené avec l’aide de l’Union Européenne…

Tout cela vise à détruire nos organisations, ou à les mettre au pas. Car la bourgeoisie est décidée à nous mener une guerre sociale sur tous les fronts.

Et nous répondrons, avec l’unité, la lutte, la solidarité pour nos droits en France et dans le monde entier.

A Berlinguer, alors secrétaire général du PC Italien, père de la liquidation du mouvement communiste en Europe de l’Ouest, qui disait dans les années 90 que la flamme de la révolution d’Octobre s’est éteinte à jamais, nous sommes là pour répondre :

La flamme brûle toujours !

Marseille reconstruction communiste